Air Côte d'Ivoire vient d'annoncer un investissement de 200 millions de dollars (environ 91 milliards de FCFA) sur les deux prochaines années pour l'acquisition de trois Airbus A319, ce qui portera à terme à six le nombre d'appareil de ce type dans sa flotte.
Cette annonce intervient alors que la compagnie ivoirienne a récemment transformé en commandes fermes les options prises sur deux Bombardiers Dash-8 Q400 NextGen en vertu d'une première commande de deux exemplaires du biturbopropulseur livrés en novembre 2014.
Cette dernière opération qui est destinée à renforcer ses lignes internationales (22 capitales africaines desservies) traduit bien la bonne tenue financière de la compagnie et sa volonté de se positionner comme la compagnie de référence sur les marchés d'Afrique occidentale et centrale, lesquels devraient constituer une part importante des 600 000 passagers à transporter dans le courant de cette année.
Détenue par l'Etat ivoirien (actionnaire majoritaire avec 65 %, participation qui devrait passer à 40% voire moins dans les années à venir à en croire le PCA, Abdoulaye Coulibaly), Air France (20%) et l'investisseur privé Goldenrod Investissement (15 %), la compagnie a procédé à deux augmentations successives de son capital pour le faire passer de 2,5 à 65 milliards de francs CFA l'année dernière, ce qui lui a permis consolider sa flotte actuellement à six appareils, tous en configuration classes affaire et économique (3 Airbus A319, 108 sièges, 2 Bombardiers Dash 8 Q400, 67 sièges, et 1 Embraer, 68 sièges).
Avec un chiffre d'affaires qui devrait connaître une hausse de plus de 40% cette année selon les prévisions (estimations de 100 milliards de francs CFA contre 70 milliards en 2014), la jeune compagnie, qui a effectué ses premiers vols fin 2012, semble sereinement amorcer son envol loin des zones de turbulence que traversent ses consœurs (Air Mali, Ecair, Camair notamment), dans un environnement où certains acteurs, comme Gervais Koffi Djondo, fondateur d'ASKY, préconisent un regroupement des compagnies pour assurer leur viabilité et soutenir la concurrence des grandes enseignes occidentales.